A l’occasion de la Nuit du Handicap, Thomas Pascal, conseiller technique fédéral en Occitanie et référent Para Judo, partage avec nous son parcours et son engagement pour le développement du Para Judo.
Interview exclusive avec Thomas Pascal : Développement du Para Judo en Occitanie
Bonjour Thomas ! Peux-tu dans un premier temps te présenter ?
Bonjour, je m’appelle Thomas Pascal et je suis actuellement conseiller technique fédéral en Occitanie, en charge du développement du Para Judo. En 2017, lorsque la Fédération Française de Judo a récupéré la délégation paralympique, j'ai consacré une partie de mon activité à la gestion du Para Judo, notamment sur la détection et la formation des jeunes. J'ai arrêté mes activités nationales en 2022, mais parallèlement, j'étais en charge de coordonner la mise en place de la première section Para Judo, à l'Institut National des Jeunes Aveugles de Paris.
Quels sont les bénéfices physiques et psychologiques du Para Judo pour les personnes en situation de handicap ?
Le Judo est une activité complète qui aide à développer la confiance en soi, l’équilibre et la motricité. Mais, à mon sens, sa plus grande vertu réside dans son code moral et ses valeurs. Il aide les personnes en situation de handicap à se sentir intégrées, et permet aux valides de mieux comprendre et accepter les différences. Cela crée un environnement où tout le monde peut pratiquer ensemble et surmonter les peurs liées à l'inconnu.
Comment la Ligue Occitanie de Judo soutient-elle les judokas en situation de handicap ?
La plus belle preuve de notre engagement : la Ligue Occitanie a investi dans un conseiller technique fédéral dédié au développement du Para Judo.
La région a toujours été proactive dans le soutien aux personnes en situation de handicap, avec des centres spécialisés comme Montrodat. Ces six derniers mois, nous avons formé 38 enseignants à l'accueil des personnes en situation de handicap dans nos clubs, un chiffre record en France.
Nous avons également accompagné les clubs et comités pour la mise en place d'actions dans des établissements spécialisés, ce qui a conduit à plus de 350 licences délivrées dans le cadre de ce projet.
Nous souhaitons proposer des actions sur tout le territoire, y compris des passages de grades et des compétitions inclusives.
Comment les entraîneurs de judo sont-ils formés pour travailler avec des athlètes en situation de handicap ?
Historiquement, nous avons appris sur le tas, car il n'y avait pas de diplômes spécifiques. Aujourd'hui, nous créons des modules de formation pour donner aux futurs enseignants les compétences nécessaires.
Personnellement, j'ai toujours travaillé avec des personnes en situation de handicap, ce qui m’a donné une certaine sensibilité. J'ai aussi appris aux côtés d’Olivier Busnel, responsable de l'équipe de France de Para Judo.
La clé est de s’adapter à chaque sportif, indépendamment du handicap, et de transmettre des savoirs et savoir-être appropriés.
Comment les clubs de judo peuvent-ils rendre leurs installations plus accessibles et inclusives pour les personnes en situation de handicap ?
Sincèrement, le judo permet une pratique en toute sécurité, sans besoin d’équipements particuliers. L’essentiel réside dans de bonnes idées pédagogiques et une approche inclusive.
Quels sont les défis spécifiques que tu rencontres en tant que référent Para Judo et comment les surmontes-tu ?
Le plus grand défi est la taille de notre région, ce qui complique la mise en place d'actions. La peur de l’handicap, souvent liée à la peur de mal faire, peut aussi freiner certains clubs.
Il est essentiel de distinguer les différents types de handicaps – sensoriels, physiques et cognitifs – pour offrir des activités adaptées à chacun.
Peux-tu partager quelques exemples inspirants de judokas en situation de handicap qui ont réussi grâce au Para Judo ?
Un exemple marquant est celui d'Hélios Latchoumanaya de Tarbes. Entré en sport-études à Toulouse à 14 ans, une déficience visuelle dégénérative l’a orienté vers le Para Judo. Aujourd’hui, il est champion du monde et médaillé de bronze aux Jeux Paralympiques de Tokyo. Nous espérons qu'il deviendra champion paralympique à Paris cet été. En plus de ses succès sportifs, il a obtenu un diplôme BPJEPS Judo. Son parcours montre que l’accompagnement sur son handicap et le sport peuvent mener à une vie extraordinaire.
Quel message aimerais-tu transmettre aux personnes en situation de handicap qui hésitent à essayer le judo ?
Judoka d’un jour, judoka pour la vie.
Le Judo est une activité ludique, sociale et universelle. Nos valeurs de partage et de mixité sociale sont au cœur de notre ADN. En franchissant les portes d’un dojo, vous entrez dans une nouvelle famille, pleine de diversité et d'inclusion.
N'hésitez pas à essayer, vous serez accueillis à bras ouverts.
Merci à Thomas pour toutes ces précisions et ces informations précieuses ! Si vous avez des questions, n'hésitez pas à le contacter !